Santé

FAUT-IL EVITER LA MELATONINE ?

FAUT-IL EVITER LA MELATONINE ?

L'essor de l'usage de la mélatonine en France

La mélatonine est de plus en plus utilisée pour lutter contre les troubles du sommeil. Vendue en libre accès comme complément alimentaire, cette hormone séduit de nombreux consommateurs en quête d’un remède miracle contre l’insomnie. Pourtant, derrière le succès commercial de la mélatonine se cachent des effets secondaires trop souvent passés sous silence.

Des spécialistes du sommeil comme le Dr Matthew Walker et le Dr Huberman alertent sur les dangers d'une consommation abusive ou prolongée de mélatonine (1). Malgré les idées reçues, cette hormone n'est pas une substance anodine. Elle peut entraîner des troubles de l'humeur, une dépendance, une perturbation des cycles circadiens et des interactions médicamenteuses parfois graves.

Des effets secondaires méconnus

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, la mélatonine n'est pas dénuée d'effets secondaires, même à doses dites "physiologiques". Les risques sont accrus en cas de prise prolongée.

Troubles de l’humeur et anxiété

Une méta-analyse de 2015 révèle que la mélatonine augmente de 55% le risque de développer des troubles de l’humeur tels que l'anxiété ou la dépression (2). Les mécanismes expliquant ce lien restent mal compris, mais pourraient impliquer la dérégulation des rythmes veille-sommeil.

Maux de tête et migraines

Une revue de 2021 met en évidence une augmentation de la fréquence des maux de tête chez 14,8% des consommateurs de mélatonine, ainsi qu'un risque accru de migraines (3). Là encore, les causes exactes sont ambigües.

Risques pour la santé des femmes

Chez la femme, la prise de mélatonine pourrait entraîner une baisse de sécrétion d’œstrogènes et une perturbation des règles. Son interaction avec la pilule reste controversée mais certains travaux démontrent un effet contraceptif amoindri (4).

Effets sur les hormones sexuelles

Des études suggèrent que la prise prolongée de mélatonine pourrait avoir des effets sur certaines hormones sexuelles comme l’œstrogène et la progestérone.

Une étude randomisée en double aveugle publiée en 2001 dans la revue Fertility and Sterility (5) montre que l'administration quotidienne de mélatonine à des femmes en bonne santé pendant 4 mois provoque une baisse significative des taux d'œstrogènes circulants.

Bien que les mécanismes ne soient pas totalement élucidés, ces résultats indiquent que la mélatonine pourrait perturber la régulation hormonale à long terme.

Outre son action sur les œstrogènes, certaines études ont exploré l’impact de la mélatonine sur la testostérone masculine.

Une étude randomisée contrôlée contre placebo publiée en 2011 (6) a administré des doses croissantes de mélatonine (de 0,5 à 5mg) à un groupe d’hommes adultes en bonne santé pendant 12 semaines. Les résultats montrent une réduction significative des taux circulants de testostérone, jusqu’à 15% de baisse avec la dose quotidienne de 5mg.

Ces données suggèrent que la prise régulière de mélatonine pourrait perturber la production de testostérone et impacter la physiologie masculine à long terme. 

Un risque de dépendance réel

Contrairement aux idées reçues, la prise prolongée de mélatonine ne paraît pas dénuée de risque de dépendance, du fait d'une inhibition des sécrétions naturelles de cette hormone.

Altération des sécrétions endogènes

Plusieurs études attestent que l'usage au long cours de mélatonine conduit à une réduction marquée et durable de la sécrétion endogène de mélatonine chez les consommateurs (7, 8).

Accoutumance et augmentation des doses

La désinhibition des récepteurs conduit à une forme de tolérance, poussant les utilisateurs à augmenter les doses pour obtenir le même effet sur le sommeil (9). Un cercle vicieux d'accoutumance s'installe.

Syndrome de sevrage

L'arrêt brutal de la prise exogène de mélatonine après une utilisation prolongée peut se traduire par une forte recrudescence des troubles du sommeil, similaire à un syndrome de sevrage (10).

Sensibilité des récepteurs possiblement altérée

Bien que non formellement démontré à ce jour, certains scientifiques évoquent le risque d'une désensibilisation des récepteurs cérébraux de la mélatonine après une supplémentation prolongée (11).

Une perturbation du rythme biologique

En agissant directement sur les cycles veille-sommeil, la prise prolongée de mélatonine peut perturber le rythme biologique et affaiblir les signaux naturels du corps.

Décalage de l'horloge interne

Plusieurs travaux démontrent que la mélatonine exogène modifie les cycles circadiens et décale l’horloge biologique interne (12). Cela altère à la fois l’endormissement et le réveil.

Perte des signaux naturels de sommeil

La mélatonine artificielle prend le pas sur les signaux endogènes de sécrétion de cette hormone. Le corps se déconnecte des indicateurs naturels d’endormissement (13).

Trouble du rythme circadien

Chez les personnes prédisposées, cet effet de décalage peut aller jusqu’à provoquer un véritable trouble du rythme circadien (14). Les conséquences sur le sommeil sont alors majeures.

Aggravation de l’insomnie

Si la mélatonine peut aider dans certains contextes tels que le jet lag, son usage au long cours semble aggraver l’insomnie selon plusieurs études. L’effet sédatif diminue et le sommeil devient moins réparateur (15).

Des interactions médicamenteuses dangereuses

La prise de mélatonine peut interagir avec certains médicaments et entraîner des effets indésirables graves.

Contre-indications avec certains traitements

La mélatonine présente des contre-indications avec les corticoïdes, les immunosuppresseurs, les anticoagulants et les médicaments hypotenseurs (16).

Prudence avec la pilule contraceptive

Chez les femmes prenant la pilule contraceptive, la mélatonine peut faire baisser les taux d’œstrogènes et diminuer son efficacité. Les risques de grossesse sont accrus (17).

Interactions avec les anxiolytiques et antidépresseurs

Des interactions médicamenteuses sont possibles avec les benzodiazépines, les antidépresseurs et d’autres psychotropes. Les effets sédatifs s’additionnent alors de manière imprévisible (18).

Aggravation des migraines

Chez les migraineux, la mélatonine peut augmenter la fréquence et l’intensité des crises. Son usage est donc déconseillé (19).

Des alternatives plus saines existent

Heureusement, il est possible d’améliorer son sommeil sans avoir recours à la mélatonine, en utilisant des moyens plus sains et naturels.

Lumière, température, alimentation, activité physique

Une bonne hygiène de vie en contrôlant son exposition lumineuse, la température, l’alimentation et l’activité physique permet de renforcer les cycles naturels de sommeil (20).

Minéraux, plantes et huiles essentielles

Des minéraux comme le magnésium bisglycinate et des plantes comme la valériane, la camomille ou la mélisse, ainsi que des huiles essentielles de lavande ou de petit-grain bigarade, ont des propriétés relaxantes sans les effets secondaires de la mélatonine (21).

Médecines douces

L’acupuncture, l’ostéopathie, la sophrologie ou l’hypnose donnent d’excellents résultats contre l’insomnie de façon douce et sans accoutumance (22).

Lâcher-prise et méditation

La méditation, la cohérence cardiaque et les exercices de lâcher-prise permettent de réduire le stress et l’anxiété responsables de troubles du sommeil (23).

En conclusion

Bien que la mélatonine soit utilisée par un nombre croissant de personnes, sa consommation prolongée comporte des risques souvent méconnus. Troubles de l’humeur, dépendance, perturbation des cycles circadiens, interactions médicamenteuses, les effets indésirables sont multiples.

Avant d’envisager la prise de mélatonine, il est essentiel de se renseigner sur les dangers potentiels, et de privilégier chaque fois que possible des alternatives plus saines et naturelles. L’amélioration de l’hygiène de vie et le recours à des remèdes naturels permettent le plus souvent de retrouver un sommeil réparateur, sans les effets secondaires des médicaments (24).

Le sommeil est trop précieux pour prendre des risques. Alors ouvrons les yeux sur les dangers d’une solution miracle trop belle pour être sans danger.

Et comme toujours, vous pouvez essayer notre Formule Sommeil, le 1er complément alimentaire sommeil sans mélatonine, commandez la ici.

Références

(1) https://www.amazon.fr/Pourquoi-nous-dormons/dp/2213709469

(2) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26334369/

(3) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33631772/

(4) https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5263069/

(5) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21679617/

(6) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11991520/

(7) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15649738/

(8) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20075193/

(9) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/10878290/

(10) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/14572252/

(11) https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/0300060519861911

(12) https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3880190/

(13) https://academic.oup.com/sleep/article/38/6/843/2454078

(14) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16377263/

(15) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/14572252/

(16) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16617171/

(17) https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5263069/

(18) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15649738/

(19) https://thejournalofheadacheandpain.biomedcentral.com/articles/10.1186/1129-2377-14-38

(20) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28642690/

(21) https://www.sleepfoundation.org/natural-sleep-aids/essential-oils-for-sleep

(22) https://www.nccih.nih.gov/health/providers/digest/using-complementary-and-alternative-medicine-evidence-for-effectiveness

(23) https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5449080/

(24) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28642690/

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